« Au village, sans prétention, elle a mauvaise réputation ! Tout le monde médit de l’ortie… Sauf les muets, ça va de soi ». Certes, en ce qui concerne l’ortie, on ne peut pas ajouter, comme dans la chanson, qu’elle ne fait de tort à personne… il est vrai que « qui s’y frotte s’y pique » ! Mais… les bienfaits de l’ortie pour la santé, et ils sont nombreux, réclament justice !
Pour apprécier les multiples vertus de l’ortie (en tisane ou infusion) et rendre justice à cette plante qui apporte tant à l’homme, retour vers le conte féérique de Verbana, la poupée végétale qui raconte les plantes. Mais elle avait des ennuis le jour où elle a fait découvrir l’anis et ses vertus aux enfants…
Une sorte de nuage sombre, protéiforme, a arraché la poupée végétale des bras de la petite Gretel. Hansel n’a rien pu faire. En une seconde, l’ombre et la poupée avaient disparus. Les enfants ont cherché et appelé Verbana de toutes leurs forces, sans résultat, puis se sont assis, atterrés.
Des larmes ruissèlent sur le visage de la petite fille. La position du soleil, au plus haut maintenant, indique aux enfants qu’il n’est pas loin de midi. Hansel dit à sa sœur « je ne sais pas ce que je donnerai pour entendre ta poupée nous parler botanique… Je te promets que si on s’en sort, je deviendrais botaniste ou herboriste ! ».
Une petite voix lui répond : « Hansel, je t’entends ! ». Pas de doute, c’est Verbana… Les enfants sursautent et se lèvent, fouillent du regard les alentours, sans rien voir qui ressemble à la poupée. « Verbana, c’est toi… T’es où ? » s’écrie la fillette. « Là, devant vous. Dépêchez-vous… Je suis dans le buisson d’orties. Vous allez voir, les feuilles sont dentelées, vert foncé, mais attention, ne les touchez pas, prenez une brindille, elles ont des poils urticants, alors ça pique ».
L’ortie dioïque, de son vrai nom « Urtica dioica », est une plante dont les plants mâles et femelles sont distincts. L’ortie peut être utilisée de nombreuses manières : en infusion BIO Bien-Être, en infusion BIO Relaxation, en décoction, en cataplasme, en lotion… Grâce à ses qualités nutritives, en Europe, l’ortie a longtemps constitué un aliment de survie sauvant nombre d’enfants de l’anémie pendant les guerres. De même, pour être plus forts, les soldats romains ajoutaient des tiges d’orties à leur nourriture. Ils s’en fouettaient aussi la peau pour se réchauffer lorsqu’ils étaient en campagne.
L’ortie a également reçu une reconnaissance inattendue en littérature, et pas des moindres, sous la plume de Victor Hugo qui écrit dans les Misérables : « Si seulement la population connaissait ses multiples usages : jeune, l’ortie constitue un excellent légume nourrissant ; adulte, ses tiges offrent des fibres qui donnent une étoffe très résistante. Chez les animaux, elle fait pondre les poules, rend les vaches plus fertiles et fait briller le poil des chevaux. Décidément, l‘ortie offre beaucoup pour le peu qu’elle demande ! ».
Pendant que les deux enfants cherchent la poupée en se guidant sur sa voix, celle-ci continue d’expliquer à sa façon : « l’ortie est une plante piquante, mais ce n’est pas par méchanceté ! A force d’être considérée comme une mauvaise herbe, n’a-t-elle pas des raisons de se protéger ? Toute nature vivante sur Terre a pour vocation la survie de son espèce ! L’ortie n’a pas trouvé de meilleur moyen, pour tenter de ne pas se faire arracher sans ménagement, que de doter ses feuilles dentelées de poils urticants, réaction due à un mélange d’acide formique et de carbonate d’ammonium. Mais elle se fait pardonner puisque ce venin et ses acides sont très riches en propriétés bienfaisantes pour notre santé, comme l’histamine ou la sérotonine… ».
Gretel s’écrie soudain « Enfin te voilà… Oh ! Ma poupée ! » Hansel ne lui laisse pas le temps de s’émouvoir, ni de se piquer dans les orties. Il attrape la poupée « Tu n’as rien de cassé ? Qu’est-ce que tu fais là-dedans ? C’était quoi cette ombre ? On a eu peur pour toi… ».
Verbana ne semble pas trop abîmée. Seul son bras droit fait un angle bizarre avec son corps. Sans prendre garde aux piqures, le garçon arrache quelques tiges d’orties, les tresse et rattache solidement l’épaule de la poupée. Il dit enfin « te voilà toute neuve ! ». Le visage de Gretel s’illumine. Elle reprend doucement sa poupée et demande à son tour : « qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? ».
Avant de répondre, Verbana regarde Hansel et, de la main lui adresse un bisou. « Vous devez avoir faim ? Je vais arranger cela. Ces orties sont merveilleuses pour la santé, vous savez. Elles renferment de nombreux minéraux, des vitamines et des oligoéléments. L’ortie est un tonique pour l’organisme. C’est une plante qui aide à vaincre la fatigue, l’anémie. Par exemple, on fait une infusion vitalité avec de l’ortie mélangée au Thé Rouge Rooibos Vitalité ! L’ortie s’attaque aussi à la cellulite et à certaines douleurs inflammatoires. On utilise aussi l’ortie pour certains troubles urinaires comme l’énurésie et elle stimule la prostate… Mais on profite surtout des propriétés de l’ortie en tisanes ou en infusions ».
Tout en parlant, une nouvelle fois, la poupée claque ses doigts de brindilles et transforme quelques mottes de terre, des feuilles et des graines d’orties en un assortiment de gâteaux verts. Pendant que les enfants déjeunent, elle raconte : « c’est Tempori, l’ombre du temps, qui m’a attrapée. Elle n’est pas toujours comme ça, mais là, elle était très fâchée. Je crois qu’elle ne vous aime pas trop ! ». Gretel demande « c’est pour ça qu’elle t’a jetée aux orties ? ».
Vebana poursuit : « oui, elle est un peu jalouse sans doute. Pas grave, ça lui passera… Hansel, quand tu seras botaniste-herboriste, tu te souviendras des vertus de l’ortie ! Tu sais, les ancêtres de l’homme, à l’époque où ils étaient « chasseurs-cueilleurs », avaient déjà mis l’ortie à leur menu ! Ils avaient conscience de ses bienfaits pour la santé. Au fil des âges, de nombreuses civilisations ont utilisé l’ortie.
Déjà, au début du 1er siècle, Pedanius Dioscoride, médecin, pharmacologue et botaniste grec, dont l’œuvre a été une référence majeure jusqu’au Moyen-Âge, considérait l’ortie comme aphrodisiaque. Il recommandait l’ortie en décoction avec des raisins secs, ou encore les graines d’orties mélangées à du miel pour les bronches… Des vertus médicinales validées par Galien, grand médecin grec de l’Antiquité dont la théorie médicale a dominé la médecine jusqu’au 18ème siècle.
Tissée, un peu comme tu l’as fait pour réparer mon bras, elle a même servi à confectionner des vêtements. L’ortie cardée et tissée donne une fibre si résistante qu’on en faisait des uniformes pour plusieurs armées, comme celle de Napoléon et des allemands durant la première guerre mondiale ».
Verbana a éludé la question de la petite fille en poursuivant ses explications sur l’histoire de l’ortie et de son utilisation par nos ancêtres. Mais elle n’a pas réussi à dissiper l’inquiétude des enfants sur la menace que laisse planer le retour éventuel de Tempori, l’ombre du temps…
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Voilà qui change agréablement des présentations habituelles de plantes ! Et les infos sont là quand même : j'ai découvert comment on utilisait l'ortie avant. C'est très intéressant.
En effet les bienfaits de l'ortie méritent d'être reconnus.
J'aime bien l'histoire aussi.