Le thé à la fleur de cerisier

La fleur de cerisier dans les thés parfumés:

Petit tour d’horizon de cette fleur aux mille vertus, symbole de toute une Nation et source de tant de poésie !

Les Origines de la fleur de cerisier

La fleur de cerisier, ou « Sakura » dans son pays d’adoption, est multiple. Nous en dénombrons plus de 600 variétés différentes. Elles se distinguent chacune par leur couleur (qui se déclinent du blanc au rouge foncé). Leur nombre de pétales, leurs feuilles ou encore leur période de floraison peuvent aussi varier.

Selon Wikipédia, il convient de distinguer deux grandes catégories de sakura : les sauvages, et les fleurs de jardin.

Parmi toutes ces espèces, les plus courantes et les plus appréciées sont les suivantes :

–Prunus serrulata ou cerisier du Japon

-Le Prunus speciosa ou cerisier d’Izu Ōshima (Ōshima-zakura)

–Sargentii ou cerisier d’Ezo

-Le Prunus yedoensis ou cerisier Yoshino

Description:

Le Cerisier Yoshino vient de Somei, aux alentours de Tokyo, est un hybride qui fut créé au milieu du XIXème siècle. Il plaît tout particulièrement pour ses pétales blancs, très légèrement teintés de rose pâle qui tombent en pluie avant que les feuilles ne poussent. L’on croirait que cet arbre est intégralement couvert de fleurs.

Prunus yedoensis ou Yoshino

Prunus serrulata

Speciosa

Sargentii

Attention, il faut noter que les fleurs et les fruits de cerisier ne proviennent pas du même arbre. Les Sakuras sont ainsi appelés « cerisiers ornementaux » car ils ne produisent pas de cerises.

L’introduction des cerisiers au Japon

Le cerisier n’est pas originaire du Japon. Il y fut très probablement introduit dès les premiers siècles de notre ère par des migrants chinois et coréens, fuyant les guerres de leurs pays d’origine vers un pays qui était encore paisible à cette époque. On en retrouve trace dans les écrits datant de la période Nara (710 – 794).

Les Bienfaits de la fleur de cerisier dans le thé

En plus de son goût savoureux et subtil, la fleur de cerisier regorge de vertus et de bienfaits pour l’organisme.

Unanimement reconnue pour son action bénéfique sur l’éclat de la peau et l’hydratation lorsqu’elle est utilisée sous forme d’huile essentielle, elle est également un puissant antioxydant. Ainsi, elle est particulièrement utilisée sous forme d’infusion. Elle aiderait à lutter contre les radicaux libres, et permettrait d’aider à améliorer le système immunitaire.

En outre, ses propriétés apaisantes et relaxantes en font une font une boisson parfaite de fin d’après-midi.

Par ailleurs, on lui reconnaît des vertus anti-inflammatoires et même antihistaminiques grâce à l’acide arachidonique qu’elle contient. Cela favoriserait la réduction des allergies. Enfin, son action drainante permet de lutter contre la rétention d’eau.

La dimension symbolique des Sakuras

Outre sa beauté et ses vertus, la fleur de cerisier possède également une très forte dimension symbolique, étant tout à la fois, une allégorie de la vie et un emblème patriotique fort.

Une forte symbolique philosophique

Pour les japonais, les Sakuras sont à l’image de la vie : belle, éclatante, fulgurante et éphémère. La contemplation des fleurs de cerisier revient alors à prendre le temps de s’émerveiller devant l’essence même de l’existence. Elle est également symbole de chance et de renouveau, de printemps et de renaissance.

Chaque année, la fête d’Hanami rassemble, à ce titre, les japonais pour une contemplation commune des cerisiers. Cette tradition remonterait à la période Nara (710-794) où les chinois importèrent au Japon la pratique de l’observation des fleurs. Toutefois, ce n’est que lors de la période Heian (à partir de 794) que les Sakuras devinrent l’objet de toutes les affections. Leur floraison coïncidant avec la période de plantation du riz, les membres de la Cour impériale déposaient des offrandes aux pieds des cerisiers, buvant du saké et récitant des vers, dans l’espoir que la moisson fut fructueuse.

La cerise au fil du temps

De nos jours, cette coutume persiste, rassemblant familles et amis au début du Printemps. La Fête d’Hanami reste ainsi l’un des événements les plus fédérateurs au Japon.

Toutefois, la portée symbolique de la fleur de cerisier dépasse très largement le cadre de la contemplation paisible et familiale. Les Samouraïs s’en étaient déjà emparés, tentant de mener une vie à l’image des Sakuras : une vie courte mais éclatante, sans compromission ni flétrissure.

Ainsi, comme le souligne Franck Sandrin dans son ouvrage Cerisiers du Japon « la raison pour laquelle le cerisier est tant aimé des Japonais, c’est qu’il évoque le bushidô, la voie du guerrier, selon laquelle le guerrier doit vivre et mourir en beauté. Ainsi sans se flétrir, les pétales du cerisier entament leur chute au moment où la fleur est dans toute sa splendeur ».

Derrière son apparence délicate et fragile, la fleur de cerisier incarne donc à elle seule l’art de la contemplation de l’éphémère (mono no aware) si important sur l’Archipel. Néanmoins, sa portée symbolique s’étend à la sphère politique puisqu’elle est devenue l’emblème de toute une Nation.

La fleur de cerisier est un emblème politique

Les Sakuras devinrent le symbole de la Nation japonaise dès l’ère Nara (710-794). Elles font face à la fleur de prunier, représentant la Chine d’alors.

Au XIXème siècle, en pleine guerre civile, elles devinrent un marqueur impérialiste fort.

Le gouvernement Meiji (1868-1912) ordonna la plantation de milliers de cerisiers en Corée et à Taïwan, afin d’asseoir visuellement la domination japonaise. Toutefois, il faudra attendre la Seconde Guerre mondiale pour que cette dimension nationaliste se renforce encore davantage. A l’instar des Samouraïs, les Kamikazes devaient tomber glorieusement pour la Patrie, d’une mort sublime et fulgurante. Des fleurs de cerisiers étaient alors peintes sur les avions de guerre, tant en signe de ralliement que d’engagement et de détermination.

Fleur aux multiples facettes, elle est à l’image de l’existence… Louée pour tous ses visages, du plus lumineux au plus sombre.