La cérémonie du thé, une tradition millénaire
La cérémonie du thé .. Ah le thé ! Ses merveilles, ses saveurs et ses traditions ! Chez Thé-Passion, nous explorons cet univers fascinant et protéiforme sous toutes ses facettes. Or, au-delà des matières premières, des goûts et des bienfaits, le thé nous offre un moment privilégié pour se rencontrer, échanger, partager… et se découvrir.
Nous avions envie de vous inviter à un voyage, afin d’explorer plus avant les arcanes de la Cérémonie du Thé, véritable pivot des cultures sino-japonaises. Erigée en une esthétique de vie, nous vous proposons ainsi de faire vivre cet art de la rencontre prôné par des cultures ancestrales. Pourquoi, en effet, ne pas colorer vos événements d’une expérience sensorielle et culturelle unique ?
Origines de la cérémonie du thé…
Contrairement aux idées reçues, la Cérémonie du Thé n’est pas exclusivement japonaise. Originaire de Chine lors du règne de la dynastie des Song (960 – 1279), la Gong Fu Cha Iqui (« Le temps de Prendre le Thé »), est encore pratiquée aujourd’hui.
C’est néanmoins au Pays du Soleil Levant qu’elle devint un rituel très subtil, complexe et raffiné. On l’y nomme Chanoyu (« Eau bouillante pour le thé ») ou sadō, dès lors qu’elle désigne la voie spirituelle menant à maîtriser cette « art ».
C’est à un moine bouddhiste venu de Chine, où le thé était cultivé depuis des siècles, que l’on doit son introduction sur la terre des Sakuras dès le IXème siècle. Faisant florès de prime abord dans les sphères religieuses, la préparation et la dégustation du matcha furent, dès le XIIIème siècle, fortement appréciées des Samouraïs.
La Bourgeoisie du temps y opposa quant à elle l’esthétique du « Wabi », visant la sobriété et l’élégance. L’imperfection fut montée au pinacle comme étant, à l’instar de la vie même, le nouvel étalon du beau. L’admiration des bols en poterie, encore très actuelle, de leurs ébréchures et de leurs défauts, remonte à cette époque.
Le thé comme art
Le Chanoyu ne se cantonne pas à la préparation et au service du thé, mais a réellement pour but d’inviter quiconque à la sobriété et à l’humilité.
L’on accède en effet à la Maison du Thé ou Chambre du Thé par une porte basse et étroite, obligeant à s’abaisser et demandant de faire preuve de souplesse.
Par la suite, les convives rendent hommage à divers objets : une calligraphie (Tokonoma), une composition d’art floral et enfin une théière suspendue par l’hôte des lieux. Celui-ci se doit donc de posséder de solides connaissances en thé mais également en diverses disciplines artistiques.
Comptant les pas de chacun, il attend que tous se soient installés à genou, les fesses sur les talons (position du seiza, ou « l’art de bien s’assoir »). Le service du « thé clair » peut alors commencer. L’hôte mélange une petite quantité de matcha dans de l’eau à l’aide d’un fouet nommé Chasen. L’invité ne doit jamais boire sur la face avant du bol, ce qui serait un impair impardonnable aux yeux de l’étiquette. Ayant pris deux gorgées distinctes, il boit le bol jusqu’à la lie dans une dernière lampée avant de le retourner afin d’admirer le nom de l’artiste indiqué sur son revers.
Ce ballet reprend alors avec le « Thé fort » ou « Thé épais », une version plus concentrée du breuvage. Des friandises à base de pâte de fruits à base de haricots rouge ou vert sont offertes en accompagnement (nommées kaiseki), elles équilibrent l’astringence du thé vert matcha. Au fil des saisons, les bols diffèrent : plats et peu profonds en été pour que le thé refroidisse plus vite, épais, étroits et plus creux en hiver pour en conserver la chaleur.
Les ustensiles du service à thé
Tant de finesse et de raffinement ne peuvent être servis que par des ustensiles précis et spécifiques. En voici une liste non-exhaustive, permettant à l’hôte de procéder à ce rituel séculaire.
Hakin | Toile de lin utilisée pour nettoyer le bol |
Fukusa | Carré de soie utilisé pour le nettoyage de l’écope. Il est aussi utile pour manipuler certains éléments de service. On l’utilise aussi pour les bouilloires extrêmement chaudes |
Hishaku | Louche en bambou utilisée pour manipuler l’eau |
Chawan | Bol à thé, pièce maîtresse de la Cérémonie |
Natsume (Jujube) ou le cha-ire | Boîtes à thé : Le Natsume correspond davantage au thé léger tandis que le Cha-ire est plus adapté au thé épais |
Chashaku | Écope à thé en bambou |
Chasen | Fouet permettant d’émulsionner le matcha dans de l’eau |
Ces objets, rares et précieux, ne sont manipulés qu’avec une extrême précaution. Entretenus avec art, ils ne peuvent, pour la plupart, être touchés à mains nues. Ils requièrent un doigté d’expert ainsi qu’une grande attention.
Portée symbolique et signification
Derrière son aspect très codifié, la Cérémonie du thé recèle une dimension symbolique très forte. En effet, elle encense la rencontre comme étant « un trésor qui ne pourra jamais se reproduire», selon Wikipedia. Cette idée fut introduite dès le XVIème siècle par Sen no Rikyū, figure tutélaire du sadō, qui l’a mise en mot par l’axiome ichi-go ichi-e (« une fois, une rencontre »). Quiconque désire suivre le rituel de la Cérémonie du thé tend ainsi à faire siennes les quatre valeurs cardinales d’harmonie (wa), de respect (kei), de pureté (sei) et de tranquillité (jaku), chères à la culture japonaise.
Il n’est, de fait, pas coutume de converser longuement durant la Cérémonie. Les convives sont au contraire invités à savourer le calme ambiant et à s’émerveiller devant la quiétude de la nature. Tout y concoure : les odeurs suaves de l’encens et du thé, les sons apaisants de l’eau et du feu, la simplicité et l’épure du cadre et des objets employés. Dans cet esprit, le sumi demae, où l’art d’agencer les charbons de bois afin de procéder à la chauffe de la bouilloire y est également étudié avec soin. Ceci participe ainsi à l’harmonie d’ensemble. La décoration y est pensée et finement travaillée afin de conférer une atmosphère empreinte de beauté et de délicatesse.
Selon les puristes, une vie entière ne saurait suffire pour maîtriser la voie du sadō. Il est toutefois possible de l’étudier. On les nomme des « Cercles », à savoir des rassemblements d’initiés, se transmettant ce savoir séculaire. Des cours sont également possibles dans les écoles et universités, ce qui conduit à l’obtention d’un diplôme.
Je vis au japon et cet article m’a ÉNORMÉMENT AIDE a comprendre la signification de la CÉRÉMONIE du THÉ. je comprends aussi mieux pourquoi ca COÛTE si cher. merci beaucoup.